NOS CHOUHADAS

A la mémoire de nos glorieux martyrs

Que Dieu les accueille et les comble de ses bienfaits

GLOIRE A NOS MARTYRS


Comment ne pas penser à ceux qui ont donné leur vie pour notre pays, à ceux qui à notre place se sont sacrifiés pour que vive l'Algérie indépendante et libre? Comment oublier ces visages beaux et fiers, ces hommes exceptionnels qui paradoxalement par leur absence aujourd'hui, comblent de fierté tant de BELHAMITI. Une pensée émue et reconnaissante à ces grands hommes, à mes oncles : El hadj Larbi, El hadj Kadi, El hadj Sénouci, El Hadj Affif.


Mon Grand Oncle El Hadj Affif

Mort à 65 ans, l'armée est venue l'arrêter de nuit chez lui et nous ne l'avons plus jamais revu. C'était le frère de mon grand père, mon grand oncle, il est mort dès les premières heures du soulèvement, il a eu le temps de transmettre à sa descendance cette culture de la liberté et de l'honnêteté. Il est mort comme sont morts les héros. Torturé et puis écrasé semble t-il par les blindés. Mais qui nous dira la vérité?

A 65 ans le destin a voulu qu'il ne survive pas à la guerre.

Que Dieu le place à ses côtés et le comble des largesses de son intarissable générosité.



" La vie ressemble à un conte ; ce qui importe, ce n'est pas sa longueur, mais sa valeur. "
Sénèque


Mon Oncle El Hadj SENOUCI


BELHAMITI Hadj Senouci :
Dans ta boutique de boucher, toujours le mot pour rire, toujours le sourire aux lèvres, toujours avenant, ta fierté naturelle, la noblesse de ton maintien tout cela me laisse des souvenirs uniques de cette douloureuse période. Par une nuit sombre, l'armée est venue te chercher.

On ne te revit plus. Tu as du passer des moments affreux dans cette carrière en haut de Sidi Ali. Cette carrière que l'on n'osait approcher de peur de nous y perdre, happé par les militaires. Ce haut lieu de torture trouble encore aujourd'hui mes souvenirs. Un homme est mort dans l'anonymat comme savent le faire les héros.

Accrochée à un mur, un de tes enfants me laisse contempler ta photo de laquelle je ressens des ondes étranges, qui me parlent et qui témoignent de ton éternelle présence parmi nous. Que Dieu te comble de ses largesses et t'accueille pour l'éternité au paradis.



Mon Oncle Hadj Larbi

Nostalgie douloureuse et affection perpétuelle



" On se réjouissait à ta naissance et tu pleurais ; vis de manière que tu puisses te réjouir au moment de ta mort et voir pleurer les autres. "
Proverbe Persan

Mon Oncle El Hadj Larbi

BELHAMITI Hadj Larbi
Des souvenirs pénibles me reviennent de manière incessante. Je le revois au milieu des prisonniers, les pieds et les mains enchaînés. Ils marchaient ensemble dans un fracas étourdissant de féraille vers cette carrière où l'armée les faisait travailler toute la journée durant, sous un soleil de plomb, à casser de la pierre sans cesse..., sans cesse..., sans cesse..., sans cesse..., sans cesse ...

Ce bruit lugubre des chaînes que l'on traîne, me réveillait de bonne heure et c'est discretement par les interstices de la fénêtre de ma chambre que j'observais ce groupe de prisonniers hirsutes passant dans la rue. Mes yeux scrutaient fébrilement toutes ces têtes décoiffées dans ces barbes envahissantes à la recherche de mon oncle. Celui-ci en passant devant la maison, comme s'il savait qu'on le regardait, tournait lentement sa tête vers cette fenêtre derrière laquelle je me cachais. A cet instant précis, il me semblait ressentir une communion forte de nos deux esprits d'où je décelais avec force un message de souffrance, moins pour lui-même, que pour son épouse et ses petits enfants livrés aux aléas du destin. Ma mère accourait attirée par le bruit des chaînes et me bousculait pour observer tout aussi discrètement cette insoutenable et inhumaine scène.

Je me souviens des gateaux, du pain chaud et du café que ma mère préparait et que j'étais chargé, alors âgé de 10 ans, de les apporter à mon oncle et à ses compagnons d'infortune.

Ma stratégie était toujours la même, m'approcher vers celui qui me semblait être le chef militaire, lui proposer quelques friandises et lui demander de me permettre d'en distribuer aux prisonniers.

Certains jours, je revenais avec mes victuailles confronté à des refus plus ou moins hargneux, d'autres fois, la distribution se faisait à ma plus grande joie et celle de ma mère. En fait, la réussite de la mission qui m'était confiée dépendait essentiellement de la noblesse de coeur des gardiens et peut être aussi de leur gourmandise.

Et un jour, nous ne revimes plus mon oncle.

Cette balle a traversé ton coeur alors que dans un dernier sursaut, tout enchaîné tu essayais de te libérer et de t'enfuir en prenant dans tes mains ces maudites chaînes qui entravaient tes pieds. Cette balle nous a tous touché au plus profond de nous même. Ta mort héroïque, je ne l'oublierai pas.

Que de courage il fallait pour inscrire en si grandes lettres dans ton magasin, cette introduction si significative "Allah el akbar" dans une période où la moindre allusion à sa foi et à la liberté était sanctionnée par la mort.

Un jour, tu m'as surpris touchant à ta voiture, cette voiture que tu cachais dans la cour intérieure de notre maison et qui te servait certainement à l'occasion de tes escapades nocturnes et militantes... Pour seule excuse je t'avais dit alors : "je te demande pardon mon oncle, mais demain je dois partir et rejoindre mon école à Koléa". Au lieu de me gronder et percevant certainement mon désarroi, tu m'avais fait la promesse de m'envoyer un colis de friandises.

Arrivé à l'école,j'avais prévenu mes meilleurs camarades, ceux qui habituellement me faisaient gouter aux friandises qu'ils recevaient de leur parents et leur avait fait à mon tour, la promesse de partager avec eux les immanquables délices que mon oncle allait m'adresser.

Durant des jours, chaque matin, à l'heure de la distribution du courrier, j'attendais impatiemment ce colis tant convoité et que je ne reçus jamais.

C'est mon père qui m'a appris cette odieuse nouvelle. En introduction dans une de ses mémorables lettres, il me disait sans préalable et dans une écriture tremblante et farouche en même temps :

"Cher fils, ton oncle Larbi a été assassiné par les français".

C'est ainsi qu'il a déversé sans précaution, dans mon coeur de 10 ans, l'une des douleurs la plus pénible de ma vie. Sa propre douleur, LA MORT DE SON FRERE, LA MORT DE MON ONCLE.

Mon dieu ce que j'ai pu pleurer. Etait-ce celà le colis que tu m'avais promis?

Repose en paix, toi qui a su honorer ton pays, ton peuple, ta famille, tes amis. repose en paix, toi qui a su te placer à la droite du tout puissant avec ceux que l'histoire retiendra. A toi, un peuple, un pays reconnaissant, à moi, des souvenirs douloureux qui m'accompagneront tout au long de ma vie et jusqu'au bout du chemin. Ce jour là, qu'il doit être agréable de te retrouver et te serrer dans mes bras.


Que de souvenirs, je revois ce portrait posé sur une table basse alors que je rendais visite à ma tante. Est ce que je me trompe ??? Je ne le crois pas.

Mon Oncle El Hadj Kadi

BELHAMITI Hadj Kadi :
Qu'il était beau mon oncle drapé dans ses beaux habits traditionnels, qu'il était noble ce visage éclairé et toujours souriant. Qu'il était jeune et plein de vie. Comment es-tu mort? Il semble qu'on ait lâché les chiens sur ton corps mutilé. Comme ta mort a du être atroce. Que de courage, que de sacrifices il faut faire pour mériter de rejoindre la longue liste des héros de la nation.

Une nuit de couvre feu, les services de sécurité sont venus te chercher. Ensuite, la prison ou plutôt les cachots sombres et froids d'ou très peu sont ceux qui en sortaient indemnes. Toi, tu as disparu dans la souffrance et dans les secrets de cette monstrueuse guerre. Tu es mort en héros léguant ainsi à ton peuple, à ton pays la richesse d'un passé glorieux.



El Hadj Abdelkader AMMAM -Mon Oncle,le Mari de ma tante maternelle

L'iniquité échafaude audacieusement et avec fébrilité sur le sable et quand soufflent les vents déchaînés de la justice, tout s'écroule et s'évanouit.

Qu'Allah nous éclaire et nous guide !

(El Hadj Abdelkader AMMAM)
Son ouvrage : En croyant, en curieux, pèlerinage  aux lieux saints de l'Islam.



Il ne nous appartient pas aujourd'hui de juger des hommes et de leurs actes. Le temps permet heureusement d'atténuer les souffrances et surtout de mettre en perspectives d'autres horizons plus radieux. L'Algérie et la France disposent ensemble d'atouts majeurs susceptibles de croire en une autre construction basée non seulement sur les intérêts fondamentaux de chacun, mais aussi et surtout sur l'amour que notre proximité et notre histoire peuvent générer. O.B.

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Omar

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